Accès +, sécuriser le parcours des néo-entrepreneurs

Soutenu par le ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion au travers de l’appel à projets Inclusion par le travail indépendant, le programme Accès + permet de toucher un plus grand nombre de créateurs d’entreprises dans des zones fragiles
Au début, les habitants du quartier Etouvie à Amiens ont regardé avec curiosité ce nouveau lieu de restauration aux couleurs de la Martinique. Et puis les premiers gourmands sont arrivés. Aujourd’hui, les résidents de ce quartier en plein renouvellement urbain plébiscitent le food truck Doucès Pays (Douceurs du pays en créole) d’Octavie Bellune. L’engouement est le même quartier Saint-Joseph à Nantes pour Super Food Africa, l’épicerie de produits tropicaux d’Andi Malanda. Elle a aussi ouvert cet été. Mais ce n’est pas leur seul point commun ! Ces deux jeunes entreprises ont bénéficié du programme Accès + de France Active.
Il faut dire qu’Octavie Bellune et Andi Malanda font partie des porteuses et porteurs de projet dans des zones sensibles qu’Accès + vise tout particulièrement à soutenir.
« Accès + est une offre complémentaire du pacte Création de France Active, adaptée à des publics plus fragiles et à ceux vivant dans les quartiers de la politique de la ville ou les zones de revitalisation rurale, confie Jean-Dominique Bernardini, directeur des partenariats de France Active. Nous avons pu développer cette offre depuis un an au travers de l’appel à projets Inclusion par le travail indépendant du ministère du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion. » Une montée en gamme à la fois côté accompagnement, avec une offre de services renforcée, et côté financement, avec une prime de 3 000 euros qui peut être débloquée pour les moins de 30 ans.
Quand on est sans emploi, créer sa propre entreprise peut constituer un moyen de retrouver une activité professionnelle. La création d’entreprise doit être accessible à tous y compris aux personnes fragilisées sur le marché du travail et quel que soit son âge. Le programme gouvernemental ITI « Inclusion par le Travail Indépendant » vise à favoriser la création d’entreprise par des personnes jeunes ou éloignées de l’emploi. Il leur permet de bénéficier d’un accompagnement renforcé tout au long de l’élaboration de leur projet de création d’entreprise. France Active fait partie des structures retenues par l’Etat au titre de ce programme, je salue son engagement à faire de l’entrepreneuriat une voie d’inclusion professionnelle durable.
« La philosophie du programme est bien d’accompagner et de financer des projets viables, mais aussi de sécuriser les créateurs d’entreprise dans la durée, complète Jean-Dominique Bernardini. Les garanties de France Active jouent un premier niveau de protection. Nous avons aussi développé des partenariats avec des réseaux qui connaissent bien les besoins de ces entrepreneurs un peu plus fragiles, comme Entrepreneurs de la Cité ou la Fédération bancaire française. » Grâce à ce groupe de bonnes fées, l’accompagnement est quasiment à 360 °, aussi bien sur les aspects économiques et financiers que sur les questions de protection sociale.
Pour y parvenir, le rôle des accompagnateurs dans les associations territoriales de France Active a été accru. Afin de passer plus de temps avec les porteurs de projet et pour être au plus près de leurs préoccupations. Après un premier entretien, qui va déterminer la viabilité du projet, l’accompagnement se met en place à base d’ateliers collectifs, de webinaires et de rencontres individuelles. « Accès + nous permet de toucher de nouveaux entrepreneurs et de les aider de manière plus fine », confirme Lucie Hugon, conseillère en Lozère au sein de France Active Airdie-Occitanie. Ainsi, durant toute l’année 2022, de nombreux ateliers en présentiel, comme ceux sur la trésorerie ou le premier entretien avec son banquier ont pu être déployés à destination d’entrepreneurs issus de tout le département. « Lors de ces ateliers, on invite aux discussions insiste Lucie Hugon. Cela permet aux créateurs d’échanger sur des problématiques communes et de commencer à créer du réseau territorial entre eux. » Toute cette panoplie d’outils à leur disposition donne les conditions de la réussite.
En dehors de ces ateliers, l’intégration au programme Accès + aiguille les néo-entrepreneurs vers des webinaires construits avec les partenaires. Depuis une quinzaine d’années, la fondation Entrepreneurs de la Cité s’est donné pour objectif d’assurer les très petites entreprises. « Nous avons élaboré pour elles un contrat d’assurance inclusive, plus adapté à leurs spécificités que le marché classique, indique Nathalie Rauch, directrice du développement d’Entrepreneurs de la Cité. Il était donc tout à fait naturel pour nous de participer à Accès +. Nous avions déjà des formations sur l’importance d’être bien assuré et nous en avons développé de nouvelles. » Toutes les semaines, une trentaine d’entrepreneurs du programme assistent à un de ces webinaires.
« Depuis que nous sommes parties prenantes du programme, ajoute Nathalie Rauch, on constate que les petites entreprises ne sont pas plus sinistrées que les autres ! » Dans le système Entrepreneurs de la Cité, ils peuvent bénéficier d’une assurance inclusive pendant 4 ans, avant de retourner vers les offres habituelles, une fois consolidés.
Octavie Bellune à Amiens et Andi Malanda à Nantes ont eu l’occasion de suivre ces étapes d’accompagnement et ces webinaires, tout en continuant de monter les briques de leurs projets. A 53 ans, Octavie Bellune est arrivée à Amiens il y a 5 ans seulement, après une autre vie en Martinique. C’est dans son nouvel environnement qu’elle a construit pas à pas son projet de food truck. Dans son parcours, elle a rencontré plusieurs réseaux d’aide à la création, avant de pouvoir démarrer son activité en août dernier. « En tant que chômeuse, c’était compliqué pour obtenir un crédit bancaire, explique-t-elle. Mais la garantie de France Active a permis de débloquer cela auprès de mon banquier, afin de financer l’achat du camion et de le transformer en food truck ».
Pour Andi Malanda, 35 ans, Accès + a été également décisif. « J’avais tout préparé par moi-même, de l’étude de marché au budget, précise-t-elle. C’est pendant la recherche d’une boutique que j’ai croisé la route de France Active. Ma conseillère a été très attentive à mon dossier. C’est grâce à elle que j’ai pu obtenir un prêt bancaire pour financer le local et les travaux ; j’ai pu ouvrir très peu de temps après. » Le renforcement du pacte Création de France Active a ainsi permis de toucher de nouveaux publics, comme à Nantes et Amiens ou en Lozère, et d’accélérer des dossiers qui n’attendaient qu’un coup de pouce supplémentaire pour démarrer.
Ambition pour la fin 2022
4 000
entrepreneurs accompagnés
dont
1 900
jeunes (18 – 30 ans) bénéficiaires d’une prime d’État de 3 000€
3 questions à Pascal Glémain, Maître de conférences en Gestion-Management et ESS à l’Université Rennes 2
« Sans surprise, l’accompagnement est primordial »
Pourquoi les pouvoirs publics encouragent-ils l’entrepreneuriat dans les quartiers ?
La France est toujours dans un chômage de masse que les politiques publiques n’arrivent pas à enrayer. Avec le soutien à la création d’entreprises, on sort des politiques d’assistance pour accompagner les personnes vers des activités génératrices de revenus. Les personnes cibles de ces dispositifs sont nombreuses dans les quartiers de la politique de la ville et dans les zones de revitalisation rurale, mais on a parfois du mal à les atteindre. Elles ont besoin d’étapes plus ou moins longues pour créer. Car, nous le vérifions dans les études universitaires, l’entrepreneuriat est un processus, pas un statut.
Quelles sont les conditions de la réussite dans ces créations d’entreprises ?
Sans surprise, l’accompagnement est primordial. Et cela marche plutôt mieux quand il part de la personne pour aller vers les problématiques économiques au lieu de l’inverse. A la fin du parcours, certains ne vont pas créer, mais ils auront été accompagnés. Au sein de l’université Rennes 2, nous participons aux Cordées de la réussite pour aider les jeunes créateurs d’entreprise, de l’idée au projet. Nous les soutenons avec plusieurs partenaires (c’est aussi une des conditions du succès pour un accompagnement efficace) : missions locales, Cités Lab, France active Bretagne, Cigales Bretagne, etc. Depuis 10 ans, nous aidons une dizaine de projets jeunes par an. Un autre critère est de rester au plus près du territoire, d’où l’importance par exemple des tiers lieux en milieu rural comme en QPV ; aujourd’hui, un QPV sur trois a créé un tiers-lieu. Beaucoup se placent désormais sur le créneau de la création d’activités.
Quelle est la situation de la création d’entreprises dans les zones difficiles ailleurs dans le monde ?
Dans les pays du Sud, l’entrepreneuriat populaire est naturel. En Amérique latine, les habitants créent leurs propres activités pour sortir de l’informel, comme en Argentine lors de la crise des années 2000 ou au Pérou, où la finance solidaire aide les petits paysans à développer leur production vivrière. En Afrique subsaharienne, comme au Togo ou au Bénin, il existe des dispositifs d’aide à la création d’entreprises d’utilité sociale, dont Entrepreneurs du monde est partie prenante. Et enfin, c’est d’Asie, et du Bangladesh, qu’est partie la micro-finance qui a essaimé jusqu’aux quartiers pauvres des pays riches…
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Nouveaux présidents pour France Active Garantie et France Active Investissement

Dominique MAHÉ a été élu président de France Active Garantie le 27 mai.
Il succède à Jean-Denis NGUYEN TRONG.
Son parcours
Président de la MAIF depuis 2006
Ancien administrateur de France Active
Professeur d’Enseignement Général
Alexis MASSE a été élu président de France Active Investissement le 31 mai.
Il succède à Jean-Marc ALTWEGG.
Son parcours
Président du Forum pour l’Investissement Responsable
Délégué stratégie chez GRDF
Ancien secrétaire confédéral de la CFDT
Ancien administrateur de France Active Investissement
Inspecteur des finances
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Consommation, l’heure du changement ?

Seconde main, vrac, labels éthiques… Partout en France, de nouveaux modes de consommation émergent, plus soucieux de l’environnement et de l’utilité sociale. Effet de mode ou vraie tendance de fond ? Pour faire pencher la balance vers la deuxième option, un seul levier : la prise du pouvoir par le consommateur citoyen.
Plusieurs indicateurs témoignent d’un changement dans les attentes et les comportements des consommateurs. Pierre Galio, chef du service Consommation et Prévention de l’ADEME, met en exergue une tendance forte : « Lorsqu’on demande aux Français ce qu’est pour eux consommer de manière responsable, la réponse “consommer moins” arrive de plus en plus fréquemment – c’est-à-dire ne plus consommer de produits ou services superflus, ou réduire tout simplement sa consommation. » Ainsi, 86 % des Français disent vouloir vivre demain dans une société où la consommation prend de moins en moins de place . « Le modèle de consommation actuel – celui qui a posé ses bases dans l’immédiat après-guerre et qui pense essentiellement en volume – est sérieusement remis en question. »
Des alternatives concrètes
Consommer moins et mieux est devenu le credo de nombreuses aventures entrepreneuriales. À l’instar de WeDressFair, soutenu par France Active, boutique physique à Lyon et e-shop proposant une mode responsable – tant d’un point de vue environnemental que sociétal. Son principe : celui du buycott, c’est-à-dire un boycott positif en refusant de consommer trop de vêtements et en orientant la consommation restante sur des achats durables, éthiques et solidaires. « Il ne s’agit pas de consommer plus de mode éthique, mais moins de mode, et de la mode éthique, éclaire Marie Nguyen, sa fondatrice. Nous ne sommes pas dans un modèle de croissance infinie. »
Réfléchir à son acte d’achat et à son besoin réel est au fondement des boutiques vrac qui se développent partout en France – et à un rythme exponentiel ! Johanna Le Mau, fondatrice d’Ô Bocal à Nantes, également soutenue depuis le départ par France Active, peut en témoigner. Quand elle démarre le projet en 2016, elle a tout d’une pionnière. Son équipe est réduite et sa boutique propose une offre inédite dans la ville. Quatre ans plus tard, Ô Bocal, c’est désormais deux magasins en centre-ville, 12 salariés et une offre qui s’est très largement étoffée (entre les produits d’alimentation, d’hygiène, d’entretien de la maison, accessoires, etc.), tandis que ses clients se sont également diversifiés (particuliers, entreprises, restaurateurs, collectivités…) « Quand nous avons commencé, le zéro déchet faisait peur, explique Johanna. Aujourd’hui, on en voit partout. D’ailleurs, d’autres enseignes de ce type se sont ouvertes dernièrement. Et c’est tant mieux ! Certains clients se sont même lancés, inspirés par notre démarche. » Pourtant, Johanna ne craint pas la concurrence, percevant cette dynamique comme un cycle vertueux qui peut convaincre les consommateurs d’opter pour ces nouveaux modes de consommation et les commerçants d’être toujours plus inventifs et exigeants sur les gammes proposées. « En continuant à étoffer notre offre tout en restant alignés avec nos valeurs et en lien avec notre réseau d’acteurs locaux, c’est comme ça que nous conservons nos clients et que nous en gagnons d’autres. Si on peut inspirer d’autres initiatives de ce type en montrant qu’on peut consommer et entreprendre autrement, tout le monde peut y gagner. »
On voit émerger de plus en plus
d’initiatives pour lutter contre le gaspillage,
mais on assiste aussi à un renouvellement
accéléré des gammes et à des effets
de sur-référencement.
Plus qu’un nouveau marché, une nouvelle économie
Faut-il en conclure que ce changement de modèle de consommation est définitivement opéré ? Pas si sûr, car des courants contraires s’affrontent. Pierre Galio de l’ADEME le confirme : « On voit par exemple émerger de plus en plus d’initiatives pour lutter contre le gaspillage, mais dans le même temps, on assiste à un renouvellement accéléré des gammes et à des effets de sur-référencement – notamment en électronique. À l’obsolescence technologique, il faut aussi ajouter l’obsolescence culturelle… Pour l’habillement, même constat. Les fashion weeks sont de plus en plus rapprochées, créant des effets de mode et donc de nouveaux besoins de plus en plus fréquents. »
La question de l’accessibilité reste aussi centrale : « Il ne faut pas oublier que la France compte 8 à 9 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Phénomène qui s’accroit cruellement avec la crise. Consommer de manière plus responsable n’est donc pas une priorité pour beaucoup – surtout si c’est synonyme de produits plus chers. Le risque est donc une consommation à deux vitesses. »
Pour dépasser ces clivages, Jean-Paul Raillard et le Réseau Envie dont il est président, apportent une solution : « Ne pas construire simplement un nouveau marché, mais une nouvelle économie. » Et cela passe par une dynamique vertueuse globale à l’échelle des territoires, telle que le Réseau Envie la structure autour de ses 80 lieux (magasins ou ateliers de réparation et centres de recyclage de gros et de petits électroménagers) partout en France, employant près de 3 000 salariés dont 2 300 en insertion. L’enjeu est bien sûr de rallonger la durée de vie des produits pour en limiter l’impact environnemental. Mais pas seulement. Jean-Paul Raillard explique : « Acheter un téléphone reconditionné, par exemple, c’est bien, mais insuffisant. En effet, de nombreux opérateurs achètent des lots de téléphones de moins de six mois aux États-Unis ou au Japon, pour les reconditionner en Roumanie avant de les vendre en France. Le bénéfice environnemental est faible – sans parler de l’impact social. À l’inverse, avec le réseau Envie, nous rapprochons les lieux de transformation des consommateurs, en créant de l’emploi et en défendant la juste rémunération d’une chaîne de valeur. »
Même logique chez Label Emmaüs, la plateforme en ligne qui met en vente les produits des communautés Emmaüs ainsi que de structures issues de l’ESS. Depuis sa création en 2016, grâce à elle, près de 500 personnes ont pu être formées aux métiers du e-commerce dont 300 en insertion ou compagnons Emmaüs. Particularité de la structure : utiliser les codes de la communication des grands acteurs du e-commerce, mais en les détournant – comme le Black Friday devenu Hack Friday. Ce qui permet d’accroître sa visibilité et de se faire connaître de consommateurs de plus en plus nombreux et variés. « Avec cette approche, nous notons une vraie diversification de nos clients : plus jeunes et pas forcément connaisseurs à la base des communautés Emmaüs. D’ailleurs, ça a vraiment changé, c’est désormais Label Emmaüs qui permet de faire connaître les structures physiques que nous accompagnons dans la vente en ligne. Auparavant, c’était l’inverse », relate Kadija El Goufi, responsable Marketing et Communication chez Label Emmaüs.
Quand le citoyen consommateur reprend le pouvoir
Dans cette évolution des consommations, un aspect fait clairement la différence : l’information. Tel est le point de bascule qui transforme une intention de consommer autrement en un acte d’achat responsable. C’est ce qui a poussé Christophe Hurbin à créer l’application d’aide à la consommation, myLabel, qui intègre des critères à la fois santé, environnementaux et sociétaux dans son évaluation de produits alimentaires (voir son portrait page 8) : « Nous répondons ainsi au besoin de plus en plus pressant du consommateur d’être informé sur l’impact global de son achat. » Ce dernier reprend alors le pouvoir. Christophe Hurbin complète : « Nous notons un changement radical dans les postures des acteurs de la grande distribution. Quand nous nous sommes lancés il y a un an et demi, on sentait bien qu’ils cherchaient le meilleur moyen pour contourner et minorer les applications d’évaluation telles que Yuka, Open Food Facts et même myLabel. Ils les considéraient certes comme des outils de transparences, mais non contrôlés, donc risqués. Changement de braquet, il y a un an : ces applis sont devenues incontournables. Ils doivent absolument y être bien référencés – les incitant même à revoir leurs recettes pour être mieux notés. »
En parallèle, les labels de consommation responsables (AB pour agriculture biologique, Rainforest Alliance, GOTS pour Global Organic Textile Standard, etc.) ne cessent de se développer pour mieux orienter les consommateurs dans leur choix et retrouver la confiance en leur acte d’achat. Autre preuve que la révolution est en marche, accélérée par la pression des citoyens consommateurs : après avoir investi le bio depuis quelques années, la grande distribution se met au vrac et à la seconde main.
D’autres secteurs jusque-là peu concernés par ces logiques s’y mettent d’ailleurs. C’est le cas du monde médical où la Sécurité sociale ne remboursait que le matériel neuf (par exemple les fauteuils roulants pouvant coûter plusieurs milliers d’euros). Grâce à un gros travail de plaidoyer et de structuration de la filière, notamment par le Réseau Envie, il sera prochainement possible de se faire rembourser du matériel de seconde main parfaitement remis en état. Un bénéfice à la fois pour le pouvoir d’achat des citoyens et pour les finances publiques.
Passer de la marge à la norme
Et maintenant ? Quels leviers pour essaimer davantage ces nouveaux modes de consommation sans mettre de côté une partie de la population ? Deux réponses possibles : mieux faire connaître les initiatives responsables de proximité et renforcer les réseaux pour opérer le changement d’échelle, vertueux pour tous – entrepreneurs responsables comme consommateurs.
Créer une caisse de résonnance et faire écosystème pour changer la donne, c’est notamment le projet de Ethi’Kdo, coopérative à but non-lucratif qui propose la première carte-cadeau des enseignes écologiques et solidaires en France. Ce projet est également soutenu par France Active – comme beaucoup des enseignes référencées par Ethi’Kdo. Pour Fanny Gérôme, directrice générale adjointe de France Active, cela n’a rien d’une coïncidence. « Chez France Active, nous sommes depuis le début en lien avec les enjeux qui émergent dans la société. Tout simplement parce que nous sommes en résonnance avec les citoyens eux-mêmes. Car qu’est-ce qu’un entrepreneur engagé si ce n’est un citoyen qui a décidé de bouger parce qu’il juge qu’il manque quelque chose et qu’un domaine réclame qu’on s’y investisse ? Et c’est bien ce qui se passe aujourd’hui avec les mutations dans les attentes et modes de consommation. Si nous réceptionnons de nombreux dossiers sur le thème du consommer autrement et si nous décidons de les accompagner, c’est bien parce ce mouvement est bien réel et qu’il ne doit pas rester à la surface. » L’enjeu devient désormais : « d’être capables de capitaliser sur ces différentes expériences qui commencent à être très riches, à les faire connaître, à créer des sources toujours nouvelles d’inspiration. Les entrepreneurs engagés ne doivent pas se sentir seuls dans leur manière de réinventer le monde. » Les soutenir en créant toujours plus de connexions, c’est ainsi l’objectif que se fixe le réseau France Active. Ce sera aussi un moyen pour augmenter leur accessibilité au plus grand nombre.
67%
des Français disent avoir changé certaines de leurs pratiques au quotidien pour réduire l’impact de leur consommation
86%
disent vouloir vivre demain dans une société où la consommation prend de moins en moins de place
64%
ont l’impression d’avoir de plus en plus de mal à s’informer correctement
25%
seulement considèrent que les entreprises leur donnent assez d’informations sur les conditions de fabrication des produits
Pour 63%
le fait qu’une entreprise propose des produits durables renforce leur confiance en elle
Les applications d’aide à la consommation
Ce n’est plus une tendance, c’est un phénomène ! Les applications mobiles pour évaluer les produits ne cessent de se développer. La plus connue : Yuka, créée par une start-up française et s’appuyant sur le Nutriscore. En quelques années, c’est déjà 12 millions de consommateurs dont 83 % déclarent acheter, grâce à cet outil, moins de produits alimentaires en quantité mais plus en qualité. Dans ce sillon, d’autres initiatives se sont montées. À l’instar de myLabel qui propose une vingtaine de critères personnalisables – à la fois environnementaux et sociétaux –, tels que bien-être animal, la juste rémunération des agriculteurs, le travail des enfants… Autre approche, le label Longtime d’Ethikis, qui informe sur la longévité, la robustesse et la réparabilité des produits. myLabel et Ethikis ont tous deux été soutenus par France Active.
3 questions à Dominique Desjeux, anthropologue, professeur émérite à la Sorbonne Sciences sociales, université de Paris
Observez-vous un changement réel dans les comportements des consommateurs ?
En tant qu’anthropologue, je travaille sur les pratiques, les contraintes et les stratifications sociales. Et certaines tensions apparaissent par rapport aux raisonnements macro. Prenons l’exemple du bio. Les sondages disent que près de 80 % des Français y sont favorables. Pourtant, ça ne représente de 5 % des parts de marché. Les Français mentent-ils ? Non. Cela veut surtout dire qu’ils voudraient bien consommer mieux, mais qu’il existe des contraintes qui les freinent. La principale est bien sûr le pouvoir d’achat. Les études montrent ainsi que les classes les plus aisées sont favorables à intégrer de nouveaux modes de consommation, tandis que celles avec davantage de problèmes économiques aspirent surtout à entrer dans la consommation – et donc à consommer plus.
Les attentes des consommateurs évoluent-elles tout de même ?
Oui bien sûr. Et j’identifie un facteur très nouveau de changement : le phénomène des notes. Ce principe d’évaluation remet l’intérêt sur le produit et non sur la marque, qui devient secondaire. On revient finalement à la situation d’avant les années 80 où le produit prévalait sur la marque. C’est capital, car cela pousse les entreprises à revoir leur système de raisonnement et d’action. Le consommateur reprend la main. Il n’est donc pas étonnant de voir des enseignes de grande distribution proposer du bio, du vrac et même maintenant de la seconde main. C’est aussi comme cela que ces nouveaux modes de consommation gagneront en accessibilité.
Quels seraient les leviers pour dépasser ce phénomène de consommation à deux vitesses ?
La contrainte de pouvoir d’achat va durer. C’est une donnée mondiale qui s’accroît avec l’augmentation du prix des matières premières, des logements, de l’énergie… Mais avec ces contraintes, des activités non monétaires ou faiblement monétaires, à la portée des gens et misant sur le collectif vont de plus en plus se développer. Les gens inventent sous contrainte – et c’est le cas des acteurs de l’économie sociale et solidaire qui est pour moi une économie à part entière.
Entrepreneurs, les solutions pour faire face : la boite à outils France Active

France Active publie sa boite à outils pour répondre à toutes les questions que se posent les chefs d’entreprises face à la situation sanitaire et économique actuelle. Dans un soucis d’exhaustivité, elle regroupe les mesures visant à aider les entreprises fortement impactées, mises en place par les acteurs du secteur de l’entrepreneuriat et de la puissance publique .
Pour vous en faciliter la lecture, elles sont organisées en trois rubriques avec leur sommaire.
Une version pdf compilant l’ensemble, est disponible au téléchargement.
Télécharger la Boite à outils
Découvrir les mesures de soutien
de France Active
Les banques
Le Prêt garanti par l’Etat (PGE)
Les aides de la Caisse des Dépôts – Banque des territoires
Les aides de Bpifrance
Les mesures de soutien de France Active
Le Fonds de solidarité
Les dispositifs de prêts du CODEFI
Le renforcement des financements par affacturage
Les plateformes de financement participatif
Les subventions de l’Assurance maladie
Les aides à l’embauche
L’activité partielle (ou chômage partiel)
L’activité partielle de longue durée
Le FNE Formation
Les exonérations et reports de cotisations sociales (payables auprès des Urssaf)
Les reports et remises d’échéances fiscales (impôts)
Le remboursement accéléré des crédits d’impôts
Les allègements de charges
La commande publique
Les principales dispositions pour l’ESS
Autres initiatives et ressources dédiées à l’ESS
Les réseaux de bénévoles
La cellule de soutien psychologique
Les aides de la CG Scop (pour les Scop et les Scic)
L’inclusion vers l’emploi – IAE et handicap
Le secteur “culture”
Le secteur “tourisme”
Le secteur social, sanitaire et médico-social
Le secteur sportif
Liste des “commerces fermés administrativement”
Date de mise à jour de la boite à outils : 02/07/2021
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Événement live : Les Femmes à La Relance

La Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, est l’occasion de porter la cause des femmes qui entreprennent. Elles sont aujourd’hui nombreuses à créer leur activité et à diversifier les engagements.
Dans un contexte de crise, mais aussi de redirection de l’économie vers un modèle durable, quelle place pour les entrepreneures dans la relance ?
Comment les femmes entrepreneures font-elles face à la crise ?
Quels sont les financements possibles pour sécuriser leur activité ?
Comment réussir à poursuivre et développer son projet en cette période tout en préservant l’emploi de sa structure ?
Comment s’engager sur les questions sociales et écologiques ?
Autant d’enjeux pour les entrepreneures aujourd’hui.
C’est toute l’ambition de la conférence « Femmes entrepreneures et engagement : comment agir pour la relance ? » que d’apporter des réponses concrètes et des témoignages inspirants pour toutes celles qui s’engagent pleinement sur leur territoire.
Portée par la Fédération bancaire française et France Active, cette conférence sera organisée avec le ministère délégué auprès du Premier ministre chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances et le secrétariat d’État à l’Économie sociale, solidaire et responsable. Autrement dit des acteurs pleinement mobilisés sur le sujet : parce que le droit d’entreprendre, c’est aussi celui des femmes !
L’événement se déroulera le 5 mars dans les locaux de la Fédération bancaire française, sous forme digitale. Il sera retransmis sur les plateformes des contributeurs et orchestré par un animateur. Il réunira :
- Elisabeth Moreno, ministre déléguée auprès du Premier ministre chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances,
- Olivia Grégoire, secrétaire d’État à l’Économie sociale, solidaire et responsable,
- Philippe Brassac, président de la Fédération bancaire française,
- Pierre-René Lemas, président de France Active,
- Maya Atig, directrice de la Fédération bancaire française,
- et 3 entrepreneures.
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Replay webinaire “Associations, comment rebondir ? Découvrez les solutions financières qui vous conviennent”

Le 19 janvier 2021, le Mouvement Associatif et France Active avec le soutien du Crédit Coopératif et de la mutuelle CHORUM ont organisé un webinaire destiné aux associations. Cette conférence a permis de présenter les différentes solutions offertes pour faire face et rebondir face à la crise
https://youtu.be/x4I1lkyFlzM
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UrgencEss : 30 millions pour les associations et petites structures de l’ESS

Face à la crise que traversent les petites structures de l’Economie sociale et solidaire, le secrétariat d’Etat à l’Economie sociale, solidaire et responsable vient de créer un fonds de soutien pour les accompagner à maintenir l’emploi et le lien social qu’elles produisent dans les territoires.
Pour déployer au mieux ce fonds dans tous les territoires le Secrétariat d’Etat a choisi le réseau France Active et ses 40 associations territoriales. Si vous souhaitez en bénéficier : urgence-ess.fr
1) UrgencEss pour les petites structures
Le fonds vient compléter les aides existantes pour les petites structures qui en sont parfois exclues. Sont ainsi éligibles les structures :
Dont la taille est comprise entre 1 et 10 salariés
Qui appartiennent au champ de l’Économie sociale et solidaire, au sens de la loi de 2014 relative à l’ESS :
- Les associations,
- Les coopératives,
- Les entreprises agréées ESUS (Entreprises Solidaires d’Utilité Sociale),
- Les entreprises du champ de l’insertion par l’activité économique (EI, ACI, AI, EA, ESAT…)
- Les entreprises ayant inscrit dans leurs statuts les principes de l’Economie sociale et solidaire.
2) Un fonds déployé rapidement partout
Le fonds est déployé à compter 25 janvier 2020 partout en France via un formulaire de contact unique : urgence-ess.fr.
Les structures concernées peuvent y déposer leurs demandes, et après étude et acceptation du dossier, sont redirigées vers les associations de France Active qui les accompagnent au plus près de leurs besoins et les connectent avec les acteurs de leurs territoires utiles à leur relance.
Le fonds UrgencESS proposera à ces structures une aide ponctuelle, sous forme de primes, d’un montant forfaitaire en fonction du nombre de salariés :
5000 € pour les structures de 1 à 3 salariés,
8000 € pour les structures de 4 à 10 salariés.
L’objectif : contribuer à la relance et à la préservation des emplois des structures de l’ESS
3) Votre structure correspond aux critères et vous avez besoin de ce fonds d’urgence ?
Rendez-vous sur le site : urgence-ess.fr pour déposer votre demande.
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UrgencESS : ouverture du guichet unique pour accéder au fonds d’urgence de 30 millions d’euros

Au service direct des petites associations employeuses frappées par la crise
Paris, le 22 janvier 2021
Le Secrétariat d’État à l’Économie sociale, solidaire et responsable a mobilisé un fonds d’urgence de 30 millions d’euros pour les structures de l’ESS de moins de 10 salariés frappées par la crise. Le mouvement associatif France Active est l’acteur retenu pour le déployer partout en France à travers un guichet unique, accessible dès le 22 janvier 2021 à l’adresse www.urgence-ess.fr.
Le 22 janvier à Rennes, Olivia Grégoire, secrétaire d’État à l’Economie sociale, solidaire et responsable auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance lance officiellement le dispositif UrgenceESS en présence de Pierre-René Lemas, président de France Active, d’élus et de représentants d’associations et de structures de l’ESS éligibles. La Bretagne est la première région de France en termes de poids économique pour l’ESS.
Olivia Grégoire
Secrétaire d’État à l’Économie sociale, solidaire et responsable
Les structures de l’ESS sont pleinement éligibles à tous les dispositifs mis en place par le Gouvernement depuis le début de la crise. Mais nous constatons que nombre d’entre elles ne connaissent pas et ne demandent pas ces aides : l’enjeu, c’est de leur donner les moyens de les activer. Au-delà de l’information, si l’accès aux aides reste difficile, il faut pouvoir compléter le dispositif : c’est l’objectif du fonds UrgenceESS.
Pierre-René Lemas
Président de France Active
France Active fait face avec les entrepreneurs engagés aux défis économiques que pose la crise sanitaire. Nous mobilisons nos partenaires, au niveau national comme dans chaque territoire, de même que les actionnaires de nos sociétés de garantie et d’investissement. Les entrepreneurs engagés peuvent compter sur nous. L’urgence, c’est la solidarité. Elle nous concerne tous.
Doté de 30 millions d’euros, le fonds UrgenceESS, voté dans le cadre du quatrième projet de loi de finances rectificative pour 2020 au mois de novembre dernier, est désormais pleinement opérationnel. Il sera déployé à compter du 22 janvier 2021 et proposera :
- un diagnostic de situation économique pour diriger les structures vers les aides et mesures de soutien auxquels ils ont déjà droit ou vers de nouvelles solutions de financement ;
- une subvention de 5 000 € ou 8 000 € en fonction de la taille de la structure et de ses besoins ;
- un accompagnement via le dispositif local d’accompagnement pour certaines structures éligibles.
Cette aide doit permettre aux structures relevant de l’économie sociale et solidaire de poursuivre leur activité pendant la crise, de financer les emplois de leurs salariés et de pallier les difficultés liées à la trésorerie.L’objectif : 5 000 structures soutenues avant le printemps 2021. Ce déploiement rapide s’effectuera sur tout le territoire grâce au maillage territorial de France Active et de ses quarante associations territoriales. Chaque association mettra à profit sa connaissance du terrain, des partenaires locaux pour accompagner les structures au-delà de l’aspect financier. Chaque structure bénéficiaire sera connectée avec des acteurs à même de favoriser leur rebond dans cette période de crise.
Comment souscrire au fonds ?
Les associations, coopératives, entreprises bénéficiant de l’agrément ESUS, entreprises du champ de l’insertion par l’activité économique, entreprises ayant inscrit les principes de l’ESS dans leurs statuts, employant de 1 à 10 salariés, pourront y souscrireLe déploiement répondra de la logique du « guichet unique » : un seul formulaire de contact en ligne pour toute structure désireuse de bénéficier de cette aide. France Active sera chargée d’orienter la demande vers l’association la plus proche de la structure. Une analyse du dossier sera effectuée avant la réponse à travers un diagnostic de la situation économique et financière. Par la suite, les structures bénéficieront d’un accompagnement personnalisé pour leur relance, en plus du soutien financier.
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Répondre à l’immense enjeu de l’impact de l’industrie textile

Marie NGUYEN
Créatrice de We Dress Fair
Consommation équitable
Les publics sont au courant de l’impact de l’industrie textile, mais il y a peu d’infos sur les alternatives de consommation ; notre objectif est de mettre en avant les marques différentes, les réunir, valoriser leurs démarches
69001 Lyon
Consommation équitable
Développer une solution assortie à l’urgence
Marie a commencé sa vie professionnelle dans la recherche en cancérologie, avant de se lancer dans le bénévolat associatif, notamment au sein de l’association « Le Carillon », réseau de commerçants solidaires. Au sein de la structure, elle constate que beaucoup de tissus, pourtant récupérés, finissent à la poubelle. « Dans le même temps, tout le monde a trop de vêtements, et on continue d’en produire en grand nombre. La situation n’a pas de sens », précise-t-elle. « J’ai donc décidé de monter un projet pour réutiliser tout ce qu’on récupérait ». Elle rencontre Antoine Coulaud dans ce cadre, qui développait le projet WeDressFair en même temps qu’une association de promotion de la consommation responsable. Le principe qui guide la démarche est celui du buycot : non pas refuser d’acheter par un boycott « négatif », mais réaliser un boycott positif, soit refuser de consommer trop de vêtements, et orienter la consommation restante sur des achats durables, éthiques et solidaires. « Les publics sont au courant de l’impact de l’industrie textile, mais il y a peu d’infos sur les alternatives de consommation ; notre objectif est de mettre en avant les marques différentes, les réunir, valoriser leurs démarches ».
« Je n’étais pas du tout entrepreneure »
Vient le moment de lancer WeDressFair. « On ne naît pas entrepreneurs, on l’apprend », rappelle Marie. « On porte le projet avec une fibre militante, et pas entrepreneuriale au sens classique du terme. On voit l’entreprise comme un vecteur d’engagement, comme moyen de l’engagement ». L’entrepreneuriat devient la réponse à leur volonté de de changer les choses dans l’industrie textile. Après un parcours parisien avec Ticket for Change puis dans l’incubateur Makesens, la structure se lance à Lyon. « Il faut décentraliser le monde de la mode, qui reste très parisien. L’atmosphère créative de Paris est immense, mais WeDressFair ne parle pas de tendances ou de créativité. On parle du rapport au vêtement, qui touche tout le monde. On se rendait également compte que les acteurs étaient tous basés à Paris. On voulait sortir de cette logique et de vivre dans un territoire qui nous plaisait ». Arrivés dans la capitale des Gaules avec un projet déjà mûr, les créateurs sollicitent France Active Auvergne Rhône Alpes pour un appui au développement. Cela passera par un prêt participatif et une structuration de leur engagement. « On a été challengés sur la vision d’entreprise qu’on voulait, sur les prochaines phases, on a pu affiner nos prévisions. On a eu un appui sur comment recruter. Tout cela est très utile quand on démarre dans l’entrepreneuriat ». WeDressFair se développe à la fois comme un eshop réunissant différentes marques et collections éthiques, comme une boutique physique à Lyon mais également comme un média de la mode responsable. Le site fourmille de fiches explicatives sur l’impact de l’industrie, sur les critères pour évaluer le coût écologique et social d’un tissu, tout en précisant leurs engagements sur la gouvernance et le choix des financeurs. Après 2 ans, la structure a créé 4 CDI et deux CDD à Lyon.
D’abord moins consommer, puis consommer mieux
Et pour la suite ? Marie Nguyen plaide pour un changement de paradigme pour l’industrie : « il ne faut pas consommer plus de mode éthique, mais consommer moins de mode, et de la mode éthique ». Mais également pour le consommateur : « On n’est pas dans un modèle de croissance infinie : notre but c’est de faire connaitre l’impact de l’industrie textile et de faire connaitre les alternatives à tous : seconde main, location, réparation, couture, etc. On aura atteint notre mission quand tout le monde saura ça. Le public est très informé sur les alternatives dans la consommation alimentaire, il nous reste à faire de même pour la consommation textile ». Et les choses progressent, à condition de bien les orienter « Il ne faut pas se le cacher : la mode éthique devient une opportunité marché. De plus en plus d’acteurs veulent s’engager. Le but c’est d’établir des critères très transparents pour démêler les démarches sincères du greenwashing, avec un process et une méthode, pour que chacun puisse le faire en dehors de WedressFair. Le secteur de la mode va aller là-dedans, nous on plaide pour un véritable au passage à la consommation responsable ». Ce qui n’est pas encore forcément cousu de fil blanc.
A bénéficié
de garanties de
48 000€
d’un investissement de
75 000€
A été accompagné par
France Active Auvergne Rhône-Alpes
En 2019
En 2020
C’est ici ?
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